Des siècles durant, un silence assourdissant a occulté la femme en historiographie. Aujourd’hui, au contraire, par un heureux retour de balancier, elle occupe la place primordiale qui lui revient de plein droit en médiévistique. Les huit études de ce beau volume prouvent la diversité et la richesse des questionnements qu’éveille le sujet. Dans le labyrinthe de « l’écriture » féminine au Moyen Âge, elles suivent le fil d’Ariane du « cœur ». Leurs auteures examinent avec une érudite proximité les textes de Christine de Pizan, Elsbeth Stagel, Marguerite d’Oingt, Julianne de Norwich, Margerie Kemp, Angela de Foligno, Trotula de Ruggiero et tant d’autres. Leur solidité méthodologique fonde ici un discours centré sur une identité féminine aux multiples facettes : perception d’un Dieu tendre, empathique et compatissant ; accueil sensoriel, et encore plus tactile, du Créateur et de la Création ; expression
allégorique de l’union mystique à travers le vocabulaire biblique du Cantique des cantiques, mais aussi de l’amour courtois ; soins spécifiques portés par une médecine féminine au corps malade de la femme; fréquence propre dans le chant… Ce livre superbe témoigne de la maturité atteinte par l’étude de la
femme médiévale et de son imaginaire.
Martin Aurell
CESCM/Université de Poitiers
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